NATION CHIPPEWA (en francais)
Chippewa
Nation indienne du Minnesota et du Wisconsin
Les Chippewas, d’abord amis des Français, s’allient aux Anglais durant la Guerre d’Indépendance américaine. Les Etats-Unis leur imposent en 1837 un traité qui leur retire la plus grande partie de leurs terres. Ils vivent actuellement sur de petites réserves du Minnesota et du Wisconsin.
Le conseil des trois nations
Appelés "Chippewa" aux Etats-Unis et "Ojibwa" au Canada, leur véritable nom est "Anishinabe".
Constituant une nation forte et nombreuse, les Chippewas sont des Algonquins qui au XVIIè siècle vivaient à l’ouest du Lac Supérieur, un pays de grands bois, de lacs et de rivières. Ils étaient à ce moment très liés aux Ottawas et aux Potawatomis, formant avec eux le Conseil des Trois Nations.
Les Chippewas habitaient des villages fixes faits de wigwams coniques recouverts d’écorce et de peaux. Les hommes chassaient le cerf, le daim et l’ours, pêchaient dans les nombreux lacs et cours d’eau. Les femmes avaient de petits jardins où elles cultivaient le maïs vert, le haricot, la citrouille. L’une des plus importantes récoltes était pour les Chippewas celle du riz sauvage, le "menomin", qui n’est pas du riz mais une grande graminée ressemblant à l’avoine, poussant en abondance au bord des lacs. Les femmes et les jeunes gens recueillaient le riz dans des barques, pendant que les chasseurs traquaient le gibier d’eau. Les Chippewas étaient réputés pour la beauté et la légèreté de leurs canoës d’écorce.
La société "midewiwin"
Comme d’autres peuples de la région des Grands Lacs, les Chippewas participaient à une socièté chamanique, la "Midewiwin", appelée "Société de la Grande Médecine". Celui ou celle qui voulait y entrer devait prouver avoir été visité en rêve par un esprit. Il était ensuite initié lors d’une réunion secrète tenue une fois l’an. L’un des membres, faisant office de secrétaire, notait les événements sur une écorce à l’aide de signes gravés et de peinture rouge. Chaque membre de la société portait un "mide" ou "sac médecine" fait avec la peau de l’animal dont l’esprit l’avait inspiré et contenant divers éléments provenant d’animaux, de végétaux ou des pierres dont le pouvoir était requis d’aider celui qui les portait.
Comme les autres peuples algonquins, les Chippewas croyaient en la toute-puissance d’un esprit supérieur appelé Manito.
Alliés des Français
Vers la fin du XVIIè siècle, les Chippewas deviennent les alliés des Français dans l’important commerce de la fourrure. Les Français leur fournissent plusieurs centaines de mousquets dont les Chippewas se servent pour chasser, mais surtout pour attaquer leurs voisins dépourvus d’armes à feu, Sioux, Fox, Kickapoos, et tenir tête aux puissants Iroquois. Ils étendent ainsi leur domaine vers le sud, les actuels états du Wisconsin et du Minnesota, tandis que d’autres s’éloignent vers le Manitoba et adopteront au siècle suivant le mode de vie nomade des Indiens des Plaines.
Ils demeureront fidèles aux Français, combattant avec eux dans la guerre franco-anglaise qui devait prendre fin au traité de Paris en 1763 et poursuivront la guerre contre les Anglais aux côtés de Pontiac. En 1769, alliés aux Sauks et aux Fox et aux Kickapoos, ils détruisent en partie les Illinois vivant au sud afin de venger la mort de Pontiac assassiné par un Illinois.
Comprenant le danger que représente pour les peuples indiens l’expansionnisme des colons américains, ils soutiendront les Anglais durant la Guerre d’Indépendance, puis se joindront à la coalition réunie par Little Turtle de 1791 à 1794 et à celle de Tecumseh en 1812-1813.
Comme à beaucoup de nations indiennes du Nord-Est, les jeunes Etats-Unis vont faire payer aux Chippewas leur attitude hostile. Dès 1815, ils sont contraints de céder aux colons américains la plus grande partie de leur territoire, ne conservant que des réserves dispersées.
En 1837, ils signent un nouveau traité avec les Etats-Unis qui réduit encore leurs terres, mais leur garanti cependant des droits de chasse, de pêche et de ramassage du bois, des baies et du riz sauvage sur une partie de leur ancien territoire.
Les Chippewas occupent les réserves de Red Lake, Leech Lake, White Earth, Fond du Lac, Mille Lac, Bois Forte et Grand Portage au Minnesota, et de Bad River, Lac Courte Oreilles et Red Cliff au Wisconsin. La réserve chippewa de Turtle Mountain se trouve au Dakota du Nord.
Leech Lake (1898)
Après le massacre des Lakotas à Wounded Knee Creek en 1890, les guerres indiennes sont réputées terminées. Pourtant, un dernier conflit allait éclater en 1898, sur la réserve chippewa de Leech Lake au Minnesota.
Les Indiens protestent depuis longtemps contre les empiétements répétés des fermiers sur leur réserve, mais leurs plaintes déposées auprès des autorités demeurent sans suite. La situation devient très tendue entre Blancs et Indiens.
Aussi quand deux Indiens, accusés d’avoir introduit de l’alcool sur la réserve, sont appréhendés, des Chippewas s’arment, bien décidés à les délivrer. Le général Bacon, à la tête d’une centaine d’hommes, pénètre sur la réserve et arrête l’un des chefs.
Le 5 octobre, les Chippewas cernent les soldats pendant qu’ils bivouaquent. Une fusillade nourrie éclate entre les deux lignes adverses et dure plusieurs heures, faisant sept morts et quinze blessés parmi les soldats. Le lendemain, dans la crainte d’un soulèvement de grande ampleur, d’importants renforts sont dépêchés sur les lieux. Les Chippewas, dans un esprit d’apaisement, acceptent de livrer les fauteurs de troubles qui ne seront finalement condamnés qu’à de légères peines de prison.
Partout dans la région, des milices armées s’étaient déjà formées dans l’espoir, bien vite déçu, d’une nouvelle guerre indienne. Mais le calme revient rapidement.
l’ « American Indian Movement »
Les Chippewas se battent depuis des années pour continuer à exercer leurs droits de pêche garantis par le traité de 1837 dans certains lacs du Wisconsin, malgré la violente opposition des mouvements anti-indiens. Ils s’efforcent également de sauvegarder à des fins économiques et culturelles les champs de riz sauvage gravement menacés par la pollution des lacs. Au Montana, les Chippewas de l’ouest partagent la réserve de Rocky Boys avec des Crees des Plaines.
Depuis les années 1960, marquées par la politique de "relogement", de nombreux Chippewas se sont installés à Saint Paul, près de Minneapolis, où ils connaissent de graves problèmes sociaux.
C’est en 1968 que deux Chippewas, Dennis Banks et John Mitchell, bientôt rejoints par les frères Clyde et Vernon Bellecourt, créent à Minneapolis l’ "American Indian Movement" (A.I.M.) destiné à soutenir et protéger les Indiens des villes et qui sera, dans les années 1970-1980, le mouvement de contestation indien le plus puissant et le plus radical.
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